jeudi 20 janvier 2011

Mon expérience de l'écriture comme auto-thérapie

Bonjour!

Je m’adresse a vous tous et vous toutes, qui, dans un coin cache de votre tiroir, en-dessous des sous-vêtements, ou du linge d’hiver, gardez, secrètement, ce petit journal intime dont vous demeurez l’unique lecteur (lectrice). Il consigne en son sein vos jardins secrets, vos douleurs, vos joies parfois, vos espoirs, vos déceptions, votre colère, pourquoi pas, et aussi… de précieux morceaux de votre vie ?

L’écriture est un moyen d’expression, comme une flute ou une guitare l’est pour transposer des émotions en musique, ou l’appareil photo pour retenir des impressions en images. La scène permettra à d’autres de canaliser cette énergie créatrice par l’improvisation, le théâtre, le chant peut-être?

Lors de mes séances de dédicaces, les curieux s’arrêtent un instant et me posent des questions comme : Ca parle de quoi, votre livre ? Ou : Ecrivez-vous tous les jours ? Parfois ces curieux me confient : j’ai souvent voulu écrire, mais c’est trop d’ouvrage, j’aimerais faire ce que vous faites, etc., etc.

De ces échanges m’est venue l’idée de vous partager mon expérience d’écrivain, en tant que démarche d’auto-thérapie. Je n’ai pas la prétention de parler en thérapeute professionnel, mais simplement vous confier mon expérience comme ancien patient ayant suivi une thérapie avec des spécialistes. Qui sait, je pourrais vous transmettre la piqure de l’écriture thérapeutique ?

Voici donc mes points de départ pour l’écriture : les personnages et des symboles. Je vais insister là-dessus dans le cadre de ce blogue-ci.

Certaines personnes m’ont marqué, parfois en me faisant souffrir, d’autres fois en m’inspirant, ou en me motivant. J’ai voulu les retenir, ou les garder près de moi, mais parfois, aussi les repousser comme d’horribles cactus! Par la rédaction assidue d’un journal intime, j’ai réussi à exorciser ces peurs, ces hontes, à les coucher sur papier.

Depuis quelques années, je veux redonner ce que j’ai reçu à d’autres personnes, et j’étais à la recherche d’un médium pour le faire.
Ces personnes que j’ai croisées jadis, sont devenues des personnages de roman. C’est une façon de leur rendre hommage, de leur demander pardon, de leur pardonner. Ce sont aussi des indicateurs de mon subconscient torturé, dans la mesure ou je les ai choisis, lui ou elle plutôt que l’autre, ou que, le personnage lui-même m’a choisi ! Je leur ai donné des traits de caractères qui sont les miens. Un dramaturge connu disait qu’il « était » chacun de ses personnages.
Un de mes personnages, que j’appelle Cactus22, représente mon coté « grognon » et je lui fais porter le poids de ce coté noir, que je retrouve malheureusement chez moi, quand je me lève du pied gauche le matin !

Des situations injustes, vécues chez soi ou à travers les autres, des découvertes, des faits troublants, voilà d’excellents points de départ pour l’écriture, puisqu’il s’agit de contenus d’information qu’on peut développer à l’infini.

On voudrait dire des choses sans toutefois les nommer directement, ce qui donne plus d’impact a notre message. Pensez au film Avatar qui constitue une parabole sur le massacre de l’environnement, ou les messages véhiculés dans Shrek ou dans le Seigneur des Anneaux !
J’utilise des symboles, des animaux qui parlent. Les animaux jouent divers rôles dans la littérature actuelle. Je pense à deux auteurs en particulier : Yann Martel, dans Beatrice et Virgil.

Dans mon roman, Les neuf vies de Cameleon, le nom du héros évoque cet animal qui prend la couleur du milieu ambiant. Le lion et la chauve-souris seront aussi des messagers de sagesse. Dans la suite, Cameleon : Les six cles de la conscience, paru récemment, d’autres animaux s’ajoutent à cet univers symbolique de la quête d’identité de Caméléon.

Quels bienfaits ai-je retiré de cette écriture ? J’ai nommé mon mal de vivre, en utilisant des symboles, la chauve-souris par exemple représentant certaines blessures d’enfances qui refont parfois surface ! Une fois le mal emprisonné dans cette enveloppe symbolique, je peux le regarder avec une certaine distance, je n’en suis plus prisonnier comme je le fus jadis. Par ailleurs, au lieu de ressasser de la rancœur envers certaines personnes, j’en ai fait des personnages avec lesquels j’ai une relation plus détachée.

Un ami me mentionnait récemment que pour devenir écrivain, il faut s’avérer prétentieux (ou naïf ?) En commençant un projet de livre, pour devenir humble lors de l’écriture du mot « FIN ». Le plus long des voyages commence par un simple pas.

En résumé, j’espère avoir éveillé en vous une certaine curiosité pour mes romans, vous avoir donné un peu de courage pour écrire en vous exposant tous les bienfaits de l’écriture thérapeutique. Pour tout commentaire, vous pouvez me rejoindre à l'adresse courriel: ptrckgeorges@yahoo.ca

A bientôt.

Patrick Georges